Discours de Bernard Chateau lors de la cérémonie des vœux du 9 janvier dernier

Discours de Bernard Chateau lors de la cérémonie des vœux du 9 janvier dernier

 

Merci à tous de votre présence ici ce soir à l’occasion de cette traditionnelle cérémonie des vœux qui nous permet de fermer le chapitre de l’année 2013 et d’ouvrir celui de la nouvelle année. Une année 2013 qui pour beaucoup ne restera pas comme une année positivement mémorable et qui, pour certaines familles de notre commune en particulier restera marquée par des événements aux conséquences douloureuses.

Je veux d’abord parler de cet incendie qui a touché récemment la famille Hardouin, détruisant quasi-intégralement les deux habitations situées dans un même corps de bâtiment, et laissant sept personnes en nécessité impérieuse de relogement. Si une solution familiale a pu être trouvée pour trois d’entre elles, il fallait aussi en trouver une pour le couple restant et ses deux enfants. Je remercie Dominique Lafont pour avoir proposé le soir même un hébergement d’urgence et la communauté de communes du Véron pour avoir mis à disposition un logement disponible à plus long terme. Je retiens de cet événement dramatique l’élan spontané de soutien, d’aide et de générosité apporté à la famille par les voisins , les proches , les amis, le président Patrick Guionnet et les agents concernés de la communauté de communes du Véron (Laurent , Francis et Michel principalement), les conseillers municipaux et les agents communaux impliqués plus directement, et je remercie du fonds du cœur toutes celles et tous ceux qui se sont manifestés à quelque titre que ce soit.

Je veux aussi parler des conséquences des mauvaises conditions météorologiques qui ont affecté notre commune fin juin en particulier et occasionné des dégâts importants dans plusieurs propriétés valant à notre commune d’être reconnue en catastrophe naturelle par arrêté du ministère de l’intérieur au titre des inondations, coulées de boues et mouvements de terrain. Je n’ai pas recherché dans les archives communales, mais je pense qu’il faut remonter très loin pour retrouver une telle reconnaissance aussi localisée. Une décision qui, tout en relativisant les choses, peut faire réfléchir ceux qui comme moi, disent souvent très haut et très fort que, sur le plan climatique en particulier, nous sommes dans une région privilégiée.

 

J’en profite aussi pour vous dire que dans ces deux circonstances particulièrement difficiles, Mr le Sous Préfet qui est excusé ce soir pour les raisons d’élections, (madame la secrétaire générale de la sous préfecture est d’ailleurs également excusée), s’est déplacé pour constater les dommages et se mettre à la disposition des victimes. Une démarche sur le terrain que j’ai beaucoup appréciée, et je le lui ai fait savoir, et qui l’a été tout autant par les administrés concernés.

Autre mauvaise nouvelle de l’année écoulée, tout à fait différente, mais qui, comme vous avez pu le lire dans la presse a déclenché ma colère, je veux parler de la fermeture d’une classe de l’école primaire à la rentrée scolaire de septembre. Alors que la décision de l’Académie ne devait intervenir que le jour de la rentrée, après comptage des effectifs et alors que nous étions tous mobilisés, parents d’élèves, enseignants et élus pour récupérer des inscriptions, monsieur le Directeur d’Académie décidait dès le mois de juin de changer les règles du jeu et de fermer une classe de l’école du Pain Perdu. Je déplore encore n’avoir jamais reçu de réponse à mon courrier de réaction lui demandant les raisons d’une décision aussi arbitraire ,prise sans consultation et sans concertation, donc sans tenir compte notamment de mes arguments axés principalement sur l’importance de l‘insertion dans notre école et sur l’arrivée prochaine de nouvelles familles dans le lotissement de 67 logements dont la construction vient de commencer.

 

Passons maintenant à des choses plus agréables et j’ai trois bonnes nouvelles à vous donner, qui n’ont rien à voir entr’elles. D’abord vous dire comme l’an dernier que notre doyenne va bien, bien qu’elle ait un an de plus, et dans 45 jours elle fêtera ses 109 ans. Toujours aussi alerte, montant chaque soir se coucher à l’étage, faisant surtout l’été sa petite marche quotidienne, la mémoire toujours très vive et me demandant toujours des nouvelles des enfants des écoles ; j’aurai l’occasion je l’espère bien, de lui porter un beau bouquet en votre nom à tous le 24 février prochain.

Ensuite , c’était attendu mais c’est officiel , la carte d’identité a dorénavant une validité de quinze ans ; ainsi, si votre carte d’identité actuelle est datée postérieurement au 2 janvier 2004, sa durée de validité est prolongée de 5 ans sans que vous ayez de démarche particulière à effectuer, sauf pour les mineurs. Si petite soit-elle , il s’agit là d’une mesure qui va dans le sens de la simplification et des économies, mais qui doit en appeler beaucoup d’autres, j’y reviendrai un peu plus loin…

Enfin , autre bonne nouvelle, ça y est nous allons pouvoir commencer à boucher le trou ! Hélas, non, pas celui de la sécu, mais celui d’à côté de l’église. Plus sérieusement en effet, les travaux de réfection des réseaux d’eau dans la rue de la Croix Bazouille ont mis en évidence la dangerosité liée à une très ancienne cavité souterraine située à cet endroit sous cette route départementale, et depuis environ quatre mois cette rue est fermée à toute circulation. Là ce sont les riverains et les utilisateurs que je voudrais remercier pour leur patience et leur compréhension.

La tranchée ouverte en posant les réseaux ayant fragilisé ce lieu de passage très utilisé avec une hauteur de ciel restante d’à peine 50 cm, il n’était pas possible de réouvrir cette rue sans effectuer au préalable les travaux de confortement et de consolidation indispensables. (Je salue au passage les représentants du STA Sud Ouest).

Après expertise et avis des géomètres et géologues du syndicat des cavités d’Indre et Loire, une solution technique a été retenue et un accord financier entre le conseil général, la communauté de communes du Véron et la commune a pu être facilement trouvé et les travaux qui dureront 3 semaines environ vont pouvoir commencer. Un grand merci aux différents partenaires que je viens de citer.

J’enchaîne avec plaisir sur les remerciements. Sans ordre forcément préférentiel, je les adresse aux différents services de l’Etat, à la compagnie de gendarmerie de Chinon et de la communauté de brigades en particulier, sans oublier les services rendus par le PSPG de la centrale que je sollicite parfois également et qui répond toujours présent.

 

Merci aux services d’incendie et de secours de Chinon, du Véron et des alentours, dont j’ai pu vérifier récemment et malheureusement en réel, à l’occasion du sinistre que j’évoquais tout à l’heure la réactivité et l’efficacité. Merci à tous les services de la communauté de communes du Véron et aux services techniques en particulier très sollicités ces derniers temps sur notre commune et dans des conditions souvent difficiles et merci à tous les agents communaux. Merci également à mes collègues du conseil municipal, à vous Mr le président de la communauté de communes du Véron, aux vice-présidents et aux conseillers communautaires jusqu’au 31 décembre dernier ; j’ai la conviction que nous avons fait ensemble du bon travail et j’ai la même analyse à l’égard de mes adjoints et de mes conseillers municipaux. Permettez-moi de remercier aussi tout spécialement Mme Ritoux, la directrice générale, pour ses grandes compétences, sa réactivité, son dynamisme, sa disponibilité, son écoute et sons sens parfait du service public.

Enfin un grand merci pour sa prestation à l’harmonie du Véron toujours fidèle à nos manifestations, et à toutes les associations de la commune pour leur dynamisme et pour l’organisation des animations qu’elles nous proposent tout au long de l’année.

 

Il est maintenant un sujet que je voudrais développer un peu plus ce soir dans la continuité de l’édito que j’ai rédigé dans le dernier bulletin municipal, que vous avez tous déjà lu bien entendu, et que j’ai intitulé « trop de loi tue la loi »

Je veux parler de ces quelques 400 000 normes officiellement recensées qui font que notre pays serait parmi les plus réglementés du monde, classé en tous cas à la 126 ème place mondiale sur 144 en termes d’inflation administrative et qui touchent des domaines aussi divers que les diagnostics immobiliers, la protection des espèces, l’accessibilité, l’isolation thermique, les obligations sanitaires, l’hygiène, l’environnement etc…etc. De nouvelles contraintes viennent ainsi tous les jours réduire l’espace de liberté de nos concitoyens et la marge de manœuvre des collectivités en particulier.

 

Mon propos ce soir n’est pas de critiquer, c’est tellement facile, mais de constater et de dénoncer, ce qui est différent, comme beaucoup d’autres l’ont d’ailleurs fait avant moi, cette « incontinence normative » (l’expression n’est pas de moi, mais de Mr le maire du Mans chargé d’un rapport pour le gouvernement sur le sujet), qui gangrène notre société et notre administration en particulier. Il y a longtemps que ce sujet est d’actualité puisque beaucoup d’hommes politiques , et non des moindres l’ont aussi dénoncé : Valéry Giscard d’Estaing souhaitait libérer la France de son « carcan administratif » alors que François Mitterrand fustigeait lui le « cancer bureaucratique » qui ronge notre pays.

Certes il faut des lois et des normes pour réguler la vie en société, mais elles sont trop nombreuses et trop contraignantes. Deux constats sont évidents, d’une part des textes nouveaux sortent sans pour autant que les anciens soient abrogés, certains datant même encore du code napoléonien, et d’autre part, aujourd’hui sous couvert du principe de précaution trop souvent mis en avant, d’autres textes confèrent jusqu’à l’absurde.

Pour illustrer mon propos, juste deux exemples : chacun se souvient surement de ce vilain scarabée, le pique-prune, dont la découverte avait interrompu la construction de l’autoroute A28 pendant plusieurs années ; chacun a entendu parler d’un arrêté de 2011 qui définit la place et le poids qu’on doit servir dans les cantines scolaires et qui précise la quantité d’œuf dur ou de saucisse à servir, par jour, par âge et par enfant. Je pourrais en citer beaucoup d’autres.

L’obligation demandée aux collectivités locales de mettre les établissements recevant du public en conformité avec les normes d’accessibilité avant le premier janvier 2015 n’est ni réaliste , ni réalisable et comme chacun peut s’en douter être tenue.

Même si nous avons envisagé certains aménagements, bien entendu les moins compliqués et donc les moins coûteux , je vous le dis, en me tournant vers les gens du SDIS, et j’en ai déjà prévenu monsieur le Sous Préfet., notre commune ne sera pas « dans les clous », loin s’en faut, à cette date, ne serait-ce que l’accessibilité à la mairie pour laquelle je me demande bien si on pourra un jour trouver une solution avec toutes les différences de niveaux tant à l’extérieur qu’à l’intérieur du batiment, sauf à tout casser.

Autre et nouvelle obligation au 1er janvier 2015, celle de surveiller la qualité de l’air intérieur dans les écoles maternelles et les crèches, et d’effectuer des mesures de détection de présence de trois polluants : le formaldéhyde, le benzène et le dioxyde de carbone. Bien sûr, il faut passer par un cabinet de contrôle , un beau métier d’avenir, soit dit en passant, c'est-à-dire un bureau d’études agréé par le Comité français d’accréditation dont la prestation n’est pas gratuite , puis en cas de dépassement du seuil, confier à un autre organisme agréé la recherche de l’origine de la pollution, c'est-à-dire détecter le ou les matériaux incriminés (bois agglomérés ou structures métalliques) ou les produits de nettoyage utilisés ,opération toujours pas gratuite, puis prendre les mesures de remplacement nécessaires forcément très onéreuses. Une commune d’Alsace probablement « avant gardiste » s’est déjà lancé dans cette aventure en passant par toutes ces étapes, pour finalement s’apercevoir qu’il existait peut-être une autre solution qui ne coûte rien pour diminuer efficacement la concentration de CO2 et qui consiste à ouvrir davantage les fenêtres chaque matin pour renouveler l’air dans les classes avant l’arrivée des enfants. Je n’invente rien, j’ai trouvé cette info dans la lettre du Maire n°1837 du 17 décembre 2013.

Je pourrais aussi vous dire mon étonnement en apprenant que le nouveau PLU de la commune, qui vient d’être approuvé, un dossier qui pèse 3kg338 de papier, devait être envoyé, parfois en plusieurs exemplaires, aux différents services de l’Etat et de l’Administration sous cette forme papier, à l’époque du numérique et de l’informatique. Il en aura coûté près de 5000 euros de frais de reproduction à la commune.

Je pourrais aussi vous dire qu’il faut à chaque fois constituer des dossiers complets , lourds, justifiés, argumentés, chiffrés, détaillés pour solliciter une subvention si minime soit-elle et qui au final vous sera refusée. Je sais, madame la conseillère générale que vous avez aussi dénoncé cette ineptie. On devrait pouvoir faire autrement et plus simplement. Je suis complètement d’accord avec vous.

 

 

 

Je pourrais encore dénoncer le nombre de réunions d’organismes, de syndicats, d’associations qui sont annulées et reportées pour manque de quorum, obligeant nombre de personnes à se déplacer deux fois, souvent à Tours pour notre département et qui concerne toutes les communes des cantons qui en sont à la périphérie; multipliez par autant de départements soit une centaine, et multipliez par deux les frais de déplacement et le temps passé, et donc perdu par ceux qui représentent simplement nos quelques 36 000 communes

Enfin , dernière en date, nous venons d’évoquer avec l’équipe municipale un projet d’aliénation d’une partie d’un chemin rural qui sur environ 200 m n’est plus du tout utilisé et qu’il serait donc plus opportun et plus approprié de remettre dans le domaine public. Alors que je m’en ouvrais ces derniers jours à ma directrice en lui demandant de convoquer un géomètre pour en réaliser le bornage, celle-ci me répond : « mais vous n’y pensez pas, monsieur le maire, il faut passer par une enquête publique »…. qui va durer un certain temps et qui bien sûr va encore coûter de l’argent !  Stupéfaction ! Je tombe des nues. Seulement trois propriétaires sont concernés et a priori nullement opposés. Ne suffirait-il pas de leur demander officiellement leur avis ?

Je m’arrêterai la dans ce constat qui pourtant me hérisse, vous l’avez bien compris mais je voulais faire ce soir cette dénonciation de notre administration franco-française qui n’est pas nouvelle hélas. Montesquieu déclarait déjà en son temps que « les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires » et un rapport de l’Assemblée Nationale de ces dernières années démontrait que 50 % des lois étaient inutiles, 40% partiellement applicables et seulement 10 % réellement applicables.

Aujourd’hui , alors que la situation économique et financière de notre pays est en difficulté, obligeant les collectivités locales en particulier à devoir se serrer la ceinture, il y a là me semble -t-il des gains importants à pouvoir réaliser assez facilement pour autant que l’on nous simplifie de façon pragmatique les normes, les obligations , les circuits, les délais, les procédures ! Bref que l’on nous apporte de la simplification ! Et il y a urgence, une grande urgence, car le temps aussi c’est de l’argent !

 

Je voudrais maintenant terminer sur une note plus optimiste et plus locale en ouvrant la page du carnet rose :

Certes , ce n’est pas complètement un scoop ; la nouvelle était attendue depuis quelque temps, et vous avez dû ou vous auriez dû recevoir le faire part ces derniers jours, dans vos boites à lettres. (je crois qu’il y a eu quelques bugs dans la distribution) . Si vous ne l’avez pas des exemplaires sont à votre disposition sur les tables autour de vous. Je vous confirme donc officiellement la naissance de la nouvelle communauté de communes. C’est une fille : Elle porte le doux nom de communauté de communes Chinon Vienne et Loire : un nom bien de « cheu nous », comme disaient nos anciens. On l’appellera pourtant plus communément C.C.C.V.L, j’en conviens c’est moins fun, mais elle se reconnaitra aussi si vous l’appelez « com com »

L’accouchement bien préparé il faut le souligner s’est bien passé. Elle a déjà 9 jours et elle se porte bien. Il faut dire que sa gestation a fait l’objet d’un suivi et d’une préparation qui ont duré plus de deux ans et demi. Les 42 membres de sa famille s’en occupent avec beaucoup d’attention et ils vont s’efforcer dans les semaines qui viennent de lui donner toutes les forces nécessaires pour qu’elle grandisse vite et bien dans les meilleures conditions possibles. Et ce d’autant plus qu’ils devront dans trois mois déjà la confier à une nouvelle famille d’accueil en grande partie reconstituée. Comme le chante si bien Maxime Le Forestier, « on ne choisit pas ses parents , on ne choisit pas sa famille … »

Je lui souhaite en tous les cas une bonne santé et une longue vie . C’est aussi ce que je vous souhaite à vous tous. Très bonne année !

Merci de votre attention !

B. Château le 9 Janvier 2014