Lorsque les responsables d’une entreprise privée ou publique décident de fermer leur établissement avec pour conséquence inéluctable des suppressions d’emplois, il est du devoir des élus de tenter de faire revenir sur leur décision ceux qui l’ont prise ou d’essayer de trouver une autre solution pour qu’une activité soit maintenue, et les emplois en tout ou partie sauvés.
C’est ce qui s’est passé depuis avril 2015 lorsque les représentants du personnel de Pontourny, encore sous le choc, se sont légitimement tournés vers nous dès le lendemain de l’annonce de la fermeture de leur Centre d’accueil et de Formation des mineurs isolés étrangers, qui venait de leur être faite par le Directeur des Affaires Sociales de l’Enfance et de la Santé de la ville de Paris, avec pour date d’effet le 30 juin 2016.
Nous avons aussitôt sollicité et obtenu des rendez-vous avec les élus en charge des affaires sociales de la ville de Paris qui se sont malheureusement soldés par des fins de non recevoir.
Nous nous sommes ensuite tournés vers les ministères de l’Intérieur et de la Justice pour évoquer la problématique prégnante actuelle des migrants en France en mettant en avant l’opportunité de « l’outil Pontourny » avec son savoir faire et les compétences de son personnel. Il nous a été objecté que les offres d’hébergement étaient supérieures aux demandes d’asile dans notre pays et que le besoin de places d’accueil n’était pas d’actualité.
Fin octobre 2015, le préfet Pierre N’Gahane, secrétaire général du Comité Interministériel de Prévention de la Délinquance, missionné par le Premier ministre qui avait précédemment fait état de son intention d’ouvrir des centres dédiés aux problèmes de déradicalisation en France, est venu visiter le site de Pontourny, pour lequel il a déclaré de suite y trouver un intérêt certain.
Il nous a conviés fin février à Tours dans les locaux de la Préfecture en présence de Mr le Préfet d’Indre et Loire pour nous annoncer son intention de faire de Pontourny un centre de prévention de la radicalisation, d’insertion et de citoyenneté qui pourrait ouvrir le 1er septembre prochain. Ce centre accueillerait une trentaine de jeunes hommes et femmes signalés par leur entourage sur la plateforme téléphonique du Centre National d’Assistance et de prévention de la radicalisation et proposés par les préfets chargés dans les départements de coordonner les actions avec le Procureur de la République, les services de police et de gendarmerie, la protection judiciaire de la jeunesse et les services sociaux départementaux.
Il nous a bien été précisé qu’il s’agirait uniquement de publics non radicalisés et n’ayant jamais eu à faire à la justice pour des questions concernant le terrorisme, mais déstabilisés par des contacts influents et eux-mêmes volontaires pour entamer une démarche préventive d’insertion et de citoyenneté leur permettant de ne surtout pas basculer dans la radicalisation. Nous voulons que ces engagements sur la nature du public accueilli nous soient confirmés par écrit et tenus dans le temps.
Nous affirmons que nous sommes nous-mêmes totalement opposés à ce que Pontourny devienne un centre de déradicalisation tel que beaucoup d’annonces médiatiques ont pu le laisser entendre, mettant dans l’émoi, voire dans la peur, une partie de la population en particulier celle riveraine de l’établissement !
Par ailleurs nous avons également demandé aux services de l’Etat de s’engager clairement sur la reprise totale des salariés de Pontourny, pour autant qu’ils adhèrent au projet et qu’ils soient eux-mêmes volontaires.
Des garanties nous sont maintenant apportées concernant la nature du public accueilli et sur la reprise de tous les salariés volontaires. Le Premier ministre a rappelé récemment que ce sujet était « sans doute le grand défi de notre génération ».L’Etat qui porte ce projet doit maintenant s’assurer de son acceptabilité par les populations locales pour sa mise en œuvre.
Si le projet est confirmé, nous exigerons la mise en place d’un comité de suivi pour s’assurer du bon fonctionnement du Centre et de l’efficience de la mesure de prévention.
Nous sommes disponibles dans nos lieux et à nos horaires de permanence pour exposer notre position aux administrés sur ce projet.
La Sénatrice d’Indre et Loire : Stéphanie Riocreux
Le Député de la circonscription : Laurent Baumel
Le Président de la Communauté de Communes et Maire de Chinon : Jean Luc Dupont
Le Maire de Beaumont en Véron : Bernard Château
19 mai 2016